Mesurer le Flow : vers la construction de Flow4D-16 (Heutte, 2009)

 février 2009
par  Jean Heutte
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De nombreux essais depuis la méthode ESM, jusqu’aux questionnaires…

« Plusieurs outils d’autodescription ont été créés afin d’étudier les éléments de nature instable et les phénomènes subjectifs tels que les entretiens qualitatifs, les questionnaires et la méthode d’échantillonnage des expériences (Experience Sampling Method) (Nakamura & Csikszentmihalyi, 2002 ; Scollon, Kim-Prieto, & Diener, 2003).

Bien que cette méthode soit très efficace, elle comporte une sérieuse réserve : comme elle est relativement intrusive, elle peut dans certains cas interrompre l’expérience optimale, voire même faire "sortir de l’état de flow"...

Les différents outils de mesure du flow ont été élaborés sur la base de ces études qualitatives. Plusieurs questionnaires existent pour mesurer le flow. D’une part, l’échelle du flow de Mayers (1978), instrument de mesure autodescriptif, est une estimation de la fréquence avec laquelle une personne ressent chacune des neuf dimensions du flow. Cet outil est utilisé pour des mesures répétées (e.g., Delle Fave & Massimini, 1992) afin d’évaluer les différences de l’état de flow selon l’activité pratiquée et à divers moments de pratique de cette activité. D’autre part, plus récemment, une échelle de flow a été élaborée, fondée sur des questionnaires développés dans des contextes spécifiques tels que le sport (Jackson & Marsh, 1996 ; Jackson &Eklund, 2002) et la psychothérapie (Parks, 1996). » (Demontrond & Gaudreau, 2008, p 14)

Les premiers questionnaires (Novak & al , 1997 ; Novak & all. 2000) concernant l’internet comportent près d’une centaine d’items…

Dans le domaine du sport, il existe une traduction française du Flow State Scale (FSS) (Jackson & coll., 2002, 2006 ; Fournier & coll, 2007), ce qui n’est pas encore le cas pour le Dispositional Flow Scale (DFS) (Jackson & coll., 2002) ou du Flow-Kurzskala (FKS) (Rheinberg & coll., 2003).

FKS de Rheinberg et de ses collègues (2003) porte bien son nom, puisqu’elle est effectivement la plus courte. Elle présente l’intérêt de pouvoir être utilisée dans des contextes plus variés que FSS ou DFS. Cependant FKS prend peu en compte la relation aux autres ou la dimension altruiste du flow.

La communication souhaite éclairer 4 dimensions particulières du flow (selon CM = « états de Flow » décrits par Csikszentmihalyi, en 1996 (9 items), traduit en français en 2006) :
- D1 « absorption cognitive »

  • Knowing the activity is doable - that the skills are adequate, and neither anxious or bored

- D2 « temps »

  • Timeliness - thoroughly focused on present, don’t notice time passing

- D3 « ego » (Loss of self-consciousness)

  • Sense of serenity - no worries about self, feeling of growing beyond the boundaries of ego - afterwards feeling of transcending ego in ways not thought possible

- D4 « bien-être »

  • Intrinsic motivation - whatever produces "flow" becomes its own reward
  • Sense of ecstasy - of being outside everyday reality

Après analyse, certains items des échelles FKS et FSS2 éclairent les 2 ou 3 premières dimensions, mais pas la 4e qui est décrite par certains items CM et un ajout personnel (JH) :

PNG - 127.1 ko .n correspond la valeur du coefficient alpha de Cronbach pour les 4 items de chaque dimension.


Sources :
Heutte (2009) communication orale Les catalyseurs de l’efficacité collective : quelles variables, quels indicateurs, quelles mesures ?, séminaire doctoral CREF-Paris X Nanterre, INJEP 2009