Les jeunes français sont les jeunes les plus pessimistes d’europe (Fondapol, 2008)

 décembre 2007
par  Jean Heutte
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Les jeunes Français feraient partie de la population la plus pessimiste d’Europe. Une étude menée dans 17 pays par l’institut de recherche Kairos-Future, pour la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), montre que le moral des jeunes Français est en berne : ils sont au dernier rang de ceux qui pensent qu’il est possible de changer la société :

La plus faible agentivité des pays développés...

L’enquête met en cause, entre autres, "la crise de confiance des jeunes à l’égard des institutions". Le système éducatif français est particulièrement montrer du doigt car incapable, selon les jeunes Français, de "garantir un avenir sûr". D’ailleurs, "l’éducation" n’arrive qu’en cinquième position des réponses sur ce qui constitue l’identité des Français, alors que l’ensemble des Européens positionnent ce critère au troisième rang.

L’avenir professionnel reste, a fortiori, une préoccupation majeure des jeunes Français. La Fondapol parle des "difficultés d’insertion professionnelle que connaissent les jeunes". Elle va même plus loin en affirmant que "les jeunes Français, si on les compare aux jeunes des pays nordiques, ne trouvent guère d’occasions d’être soutenus par l’Etat dans leur parcours vers l’emploi".

Les Français se détachent aussi des Européens en étant les seuls à affirmer que l’obéissance est une qualité plus importante à développer chez l’enfant que l’indépendance. En ce sens, il semble essentiel pour eux de se "conformer aux attentes des autres". La tolérance et le respect des autres, la générosité et la curiosité sont les valeurs les plus importantes à transmettre aux enfants.

Cependant, la France disposant d’une forte culture de la manifestation, les Français pensent qu’"il est acceptable d’enfreindre la loi pour défendre ses droits ou pour combattre l’injustice dans la société".

Fondapol conclut en insistant sur le fait que les jeunes Français sont "isolés, pessimistes et maintenus dans une dépendance familiale non voulue". Les jeunes pâtissent d’une des sociétés "les moins intégrées d’Europe", où "le niveau de confiance interpersonnelle est le plus bas", souligne l’enquête.


Sources :

- Les Jeunesses face à leur avenir : une enquête internationale, Anna Stellinger (dir.), Raphaël Wintrebert : 3 janvier 2008

_http://www.fondapol.org/v2/publication-liste.php?lid_theme=11&lg=fr

- "Comment les jeunes voient leur avenir", Dossier paru dans L’Express du 3 janvier 2008 (n°2948)

- "Les jeunes Français ont le moral en berne", Le Post du 4 janvier 2008.


Cette étude peut être rapprochée de l’enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages, celle réalisée par l’INSEE en décembre 2007 / 04-01-2008
http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_conj/indconj_frame.asp?ind_id=20