KM : management par les connaissances
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Management par les connaissances (knowledge management)
De nombreuses définitions (plus ou moins précises) tentent d'expliquer le concept de knowledge management (KM), mais la plupart des auteurs le définissent en creux, en déclinant surtout tout ce qu'il ne doit pas être : cela ne permet pas toujours de savoir exactement de quoi l'on parle.
Tentative de définition
Le KM serait « un système d'initiatives, méthodes et outils, destinés à créer un flux optimal des connaissances pour le succès de l'entreprise et de ses clients » (Mercier-Laurent, 1999). En cela le KM serait très proche du management par la qualité (normes ISO 9001 :2000), dont les buts recherchés s'articulent autour de trois axes :
satisfaction des bénéficiaires,
satisfaction de l'organisation, des parties prenantes et des personnels,
respect de l'intérêt général (collectivité, environnement).
Prax (2003) pour sa part en propose plusieurs définitions du KM
Définition opérationnelle
Apporter l’information à la personne qui en a besoin, au moment où elle en a besoin, et sans qu’elle en fasse la demande.
Définition stratégique
Combiner les savoirs et savoir faire dans des process, produits, organisations, pour créer de la Valeur.
Définition fonctionnelle
Manager le cycle de vie de la connaissance : émergence d’une idée formalisation, validation, diffusion, réutilisation, valorisation
Définition financière
Valoriser le Capital Intellectuel de l'organisation
Globalement, les attentes sont :
Diminuer la pollution informationnelle
Ne pas refaire ce qui existe déjà
Éviter une perte de savoir-faire due à un départ
Standardiser le geste, les produits, les process
Faciliter la transversalité
Les finalités du KM :
Optimiser les process
Améliorer la prise de décision
Valoriser les compétences
Innover
Approche nord américaine ou orientale : deux choix de traduction
Dans la littérature, deux termes sont utilisés pour traduire knowledge management (KM) :
Le management de la connaissance est une conception qui fait plutôt référence aux systèmes d’information et aux bases de données : LA connaissance existe (un peu comme LA vérité), elle peut se stocker. Il s’agit d’une connaissance qui est une vérité que l’on peut transmettre (connaissance/vérité institutionnelle).
Dans cette conception, c’est la qualité du dispositif informatique (KM Information Technologie oriented) qui permet de ne pas perdre LA connaissance donc de créer de la valeur.
è cette vision du KM est très inspirée de la culture nord américaine.
Le management par les connaissances est une conception qui est centrée sur l’humain : la plupart des connaissances stratégiques sont tacites (intrinsèquement liées aux individus et leur(s) expérience(s)). Ces connaissances sont souvent difficilement formulées et donc difficilement stockables. C’est aux cours d’échanges qu’elles émergent, souvent de façon informelle.
Dans cette conception, c’est la qualité de la relation et la confiance entre les partenaires de qui permet de créer de la valeur
è cette vision du KM est très inspirée de la culture orientale (Japon, Nonaka…)
Selon Prax (2003), le premier objectif du KM est de créer un sens partagé de l’environnement de travail : On ne manage pas la connaissance collective, on crée les conditions dans lesquelles un collectif peut créer, échanger, transformer, valider, appliquer.
Pour cela, il faut :
Privilégier les flux aux dépens des stocks
Mettre l’accent sur les hommes plutôt que sur les outils
Comprendre le fonctionnement des communautés
Privilégier une approche systémique
Sachant que la subjectivité, l'affectif, l'émotion, gouvernent nos représentations individuelles, le processus de construction collective d'une représentation passe nécessairement par une étape de mise en commun des perceptions, de confrontation, de négociation et de délibération de ces différentes subjectivités : cela nécessite davantage des qualités humaines que des capacités d'analyse.
Le
concept de « Ba »,
pratiquement impossible à traduire en français tant il est enraciné
dans la culture japonaise, (qui désigne ce mode particulier
d'interaction cognitif au sein de la communauté) est très
révélateur de cette approche asiatique centrée
sur l’humain.
« …Ba could be thought as a shared space for emerging relationships. This space can be physical (e.g., office, dispersed business space), mental (e.g. shared experiences, ideas, ideals) or any combination of them. What differenciates ba from ordinary human interactions is the concept of knowledge creation.
Ba provides a platform that a transcendental perspective integrates all information needed.
Ba may also be thought as the recognition of the self in all. According to the theory of existentialism, ba is a context which harbors meaning. Thus, we consider ba to be shared space that serves as a foundation for knowledge creation ». (Nonaka, 1998)
Selon cette approche, l'organisation n'est pas tant un système de « traitement de l'information » mais bien de « création de connaissance collective». C'est là que réside l'enjeu humain du knowledge management (PRAX, 2003)
Sources :
MERCIER-LAURENT E. (1999). Quelques familles d’outils pour le knowledge management http://emlconseil.free.fr/sommaire.php
NONAKA (1998). Building a Foundation for Knowledge Creation
PRAX J. - Y.(2003). Le manuel du Knowledge Management, DUNOD