Intelligence économique (SIMIER, THIERY, DAVID , 2003)

 octobre 2004
par  Jean Heutte
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Si l’IE est un domaine défini assez clairement quant aux objectifs poursuivis, c’est-à-dire globalement en s’ap-puyant sur la notion de veille stratégique [LESCA H. 1997], il l’est moins quand sa définition se réfère aux moyens pour aller vers ces objectifs, moyens qui invo-quent le management des organisations. En regard de ce dernier, le concept d’IE est en général perçu comme plu-tôt externe et prospectif qu’interne et introspectif. Voyons quelques unes de ces définitions du concept d’In-telligence Economique : L’intelligence économique englobe toutes les opérations de surveillance de l’environnement concurrentiel : veille, protection, manipulation de l’information (leurre, contre-information, ...), influence (...) La problématique de l’intelligence économique met l’accent sur les deux fossés culturels suivants : passage d’une culture fermée à une culture ouverte de l’information ; passage d’une culture individuelle à une culture collective de l’informa-tion [Harbulot C. 1992]. Pour l’AFDIE (2001), l’intelligence économique est l’en-semble des moyens qui, organisé en système de manage-ment de la connaissance, produit de l’information utile à la prise de décision dans une perspective de performance et de création de valeur pour toutes les parties prenantes. Selon [Revelli C. 1998], c’est le processus de collecte, de traitement et de diffusion de l’information qui a pour objet la réduction de la part d’incertitude dans la prise de toute décision stratégique. Quand on parle de passage vers une culture plus ouverte de l’information ou vers une culture collective de l’infor-mation, “ la réduction de la part de d’incertitude dans la prise de toute décision stratégique ” n’engrange-t-on pas des aspects critiques et délicats du management ? [Sfez L. 1981, Crozier M. et Friedberg E. 1977]. En mettant en jeu des concepts comme la stratégie, la décision, la connaissance, l’information, l’organisation, la performance, les définitions de l’IE invoquent nombre des problématiques managériales [Sfez L. 1981, Crozier M. et Friedberg E. 1977, Mintzberg H. 1990] sans les poser comme telles, en laissant dans l’implicite leur importance pour le déploiement de l’IE. Une partie de la complexité inhérente au processus d’Intelligence Economique est ainsi évacuée. En même temps se trouve évacuée l’opportunité de re-connaître à travers ces problématiques une partie du “ terrain ” de l’Intelligence Economique et des systèmes d’information en général [Alquier A.M. 2000], terrain où l’information est à la fois matière première et produit.


SIMIER Patrick THIERY Odile DAVID Amos _L’Intelligence Economique et l’utilisateur - acteur au centre du processus de management

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